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  • Quelque part sur la crête entre raté et sublime

    Music all

    Nous aimons ces trois artistes infiniment. 

    Nous nous rappelons de « No Paraderan », chef d’oeuvre de Marco Berrettini, le sublime solo « Adishatz/Adieu » de Jonathan Capdevielle, en passant par les folles nuits parisiennes de Madame Arthur dont Jérome Marin a assuré la direction artistique. 

     

    Le cocktail de la rencontre de trois artistes bien connus de nos théâtres promet d’être explosif. 

     

    Nous sommes sur une air d’autoroute, pourvue d’un jardin d’enfant, loin des strass et des paillettes de cabaret. Assurément ils n’ont pas choisi de célébrer le Music Hall mais d’en montrer les coulisses. Il sera question du destin de leur panthéons de stars. Et en filigrane, leur propre destin d’artistes. Et une réflexion : savoir s’arrêter à temps, se renouveler, re commencer, continuer dans le métier artistique. 

     

    Avant de finir à la poubelle, d’être balayés et ramassés, nos 3 compères opèrent une succession de numéro ratés. Ratés, de facto, puisque nous sommes sur le fil entre gloire et déchéance. 

    Ils n’ont pas peur du ridicule - ou peut-être - plus peur du ridicule. Ils sont insolents, incorrects. 

    Reconnaissons que cela fait du bien l’insolence sur scène. 

    Mais avouons-le, on ne s’attendait pas à moins de leur part. 

     

    Une idée est prise, rebondit, improvisée, au risque d’un joyeux What the Fuck. Nous avons là toutes les qualités d’une pièce ratée. 

    Alors le médiocre peut-il devenir sublime ? Le raté conscient peut il être une réussite ?

     

    Music all c’est un peu de Berrettini dans les chorées, dont on sent clairement le lead. Un peu de Marin leader dans le cabaret, un peu de Capdevielle roi ventriloque dans l’incarnation de personnages. 

    Chacun a son moment. Réunis peut être trop tardivement et trop succinctement, pour faire revivre trois pastiches hilarantes de Marguerite Duras. 

    Reste le relief, dont Marco Berrettini a pris le lead, permis grâce aux multilinguismes de ces Rencontres du théâtre suisse. En jouant presque tout en allemand, Marco Berrettini a offert du flou et un peu d’énervement à ses compères. Cela à permis d’embarquer plus facilement le public germanophone de Suisse et du Liechtenstein et de sortir chacun d’entres eux un peu de sa zone de confort. 

    Avec la grande facilité de chacun dans son domaine, les univers des uns ou des autres se sont frottés mais pas complément mêlés. N’en reste pas moins une pièce complètement incorrecte, trop rare dans nos théâtres. 

    19.05.2022 — Samuel Perthuis
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